Cépage Mondeuse - Vin rouge - AOC Bugey - Garde : jusqu'en 2028 - Servir à 16-17 °C - A servir sur des viandes rouges, boeuf, agneau, canard, oie...
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Dégustation : la robe est pourpre sombre translucide. Le nez est fin, profond, sur le coulis de myrtille, la violette, le poivre blanc et les épices, avec une légère touche fumée.La bouche est ronde, ample, déroulant une matière fine, soyeuse, au fruit pur et frais, subtilement épicé. La finale contraste par une mâche crayeuse assez ferme, mais le fruit (cerise noire !) finit par l'emporter, prolongé par des notes cacaotées et poivrées.
La Mondeuse a été plantée depuis toujours sur le coteau de MONTAGNIEU. Il est néanmoins très probable qu ‘elle soit originaire de la SAVOIE voisine (mais à l’époque quelle était la différence entre le Bugey et les annexions et « propriétés des marquis puis comtes de Savoie » ?).
Pour de nombreux "historiens de la vigne", il se peut que la Mondeuse Noire ait quelque parenté avec le Refosco italien, d'autres y verront un lien avec la Syrah. Même si on sait que ce lien direct entre Mondeuse Blanche et Syrah est scientifiquement établi ,le bouquet de certaines Mondeuse Noire,lors de leur vieillissement évoque si clairement certains Crozes ,que j'ai du mal à refuser toute parenté. Depuis 2011 nous savons que la parenté Mondeuse Noire –Surah est prouvée ,même si le lien n'est pas encore suffisament précis …. De toute évidence ,compte tenu de ses caractères gustatifs et ampélographiques uniques ( tout particulièrement adaptés à nos zones de piémont), la Mondeuse est très probablement un des plus anciens cépages gaulois. La bouche quant à elle confirme bien que nous sommes en présence d’un cépage bien différent de la Syrah. La Mondeuse reste très rustique et manque (comparativement aux grands crus de Syrah, Côte Rôtie et
autres) du velouté et de la rondeur de la Syrah. Aux bouts de 4 – 5 ans de vieillissement (quelquefois 10 ans) la rusticité s’efface et on a bien, dans le verre, un grand vin rouge très typique et propre à la région.
Si la Mondeuse a toujours été présente sur le coteau il faut noter que les techniques de vinification et les connaissances œnologiques de l’époque ne permettent pas de tirer le meilleur de ce cépage et que très souvent il restait le vin rouge de consommation courante du vigneron de l’époque (de plus le vin faisait partie intégrante de l’alimentation journalière de l’époque. Il fallait bien en conserver pour sa propre boisson ! )
J’ai toujours refusé de croire que la Mondeuse avait été plantée aléatoirement par les vignerons de l’époque à MONTAGNIEU ; on adaptait déjà dans d’autres régions du Bugey d’autres cépages connus en ce temps là (Servagnin, Montmélian … ) Petit à petit, au fil des années et grâce aux nombreux essais de terroir, porte-greffe et vinification, de Jean PEILLOT (mon père), il est devenu clair que la Mondeuse pourrait, elle aussi, donner le meilleur de ses qualités sur certaines parcelles de MONTAGNIEU. On retrouve d’ailleurs une vérité (sûrement bien connue de nos prédécesseurs !) l’Altesse donne le meilleur d’elle-même sur des terrains où la Mondeuse paraît insignifiante au niveau qualitatif et vice-versa.
Fort de cette déduction je choisis de réduire le rendement de ce cépage (par ailleurs très productif), je le confine dans des parcelles bien définies et n’utilise, là encore, que des vieilles vignes (de 30 à 50 ans d’age). En plus de ces sélections et de ces impératifs, je choisis aussi une cuvaison longue ( pour la région ) de 10 jours minimum, comme elle se faisait par le passé.
12 % Alc. Vol.